Aide familiale : les mutations de la société (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Soins gérontologie consacre un dossier à l’aide apportée par la famille aux personnes âgées. Pour les sociologues Frédéric Blondel, chercheur au laboratoire de changement social de l’Université Paris-Diderot et Sabine Delzescaux, chercheur au LEDA-LEGOS (laboratoire d’économie et de gestion des organisations de santé) de l’Université Paris-Dauphine, les liens entre générations se recomposent. La famille, historiquement composée de trois générations vivant sous le même toit, est aujourd’hui circonscrite à deux générations. Avec la « décohabitation » des générations, la notion de famille nucléaire s’est substituée à celle de famille élargie. Au plan anthropologique, le modèle familial semble désormais moins structuré par des relations d’autorité que par des rapports affectifs. La réduction de la taille moyenne des familles et la dispersion des fratries ont un impact sur le resserrement du nombre d’aidants familiaux. Les femmes travaillent davantage (leur taux d’activité est passé de 45.8% à 63.8% entre 1962 et 2005), ce qui réduit d’autant leur disponibilité. Cet ensemble de mutations est corrélé avec le développement de l’aide professionnalisée à domicile, même si cette dernière ne se substitue que partiellement à l’aide familiale. En 2005 ; 75% des bénéficiaires de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) bénéficiaient d’une aide de leur proche deux fois supérieure à l’aide professionnelle.
Blondel F et Delzescaux S. L’aide familiale aux personnes âgées fragilisées : enjeux et perspectives. Soins gérontologie 2012 ; 94 : 26-30. Mars-avril 2012.