Aide aux aidants : une offre à soutenir

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 août 2017

« En première ligne face aux difficultés des proches de personnes vulnérables, les organisations du secteur médico-social multiplient les dispositifs de repérage, de soutien et d’accompagnement. Ce foisonnement d’initiatives masque toutefois de grandes disparités liées à une absence de pilotage national et de politique concertée », écrit Flavie Dufour, de Direction(s), qui publie un dossier sur l’aide aux aidants. « On en parle beaucoup, y compris dans les médias, et c’est tant mieux, car chacun de nous est potentiellement concerné », déclare Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants. « Pour autant, les acteurs ne doivent pas se tromper de posture : pas question de penser à notre place et de créer des dispositifs sociaux sans nous. » Dans le champ médico-social, le soutien aux proches est devenu un sujet de préoccupation il y a une quinzaine d’années à la faveur de deux évolutions : l’accroissement du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et le vieillissement des personnes handicapées. « Au début des années 2000, nous avons commencé à percevoir de vraies difficultés chez les familles confrontées aux troubles du comportement de leur parent âgé », se souvient Catherine Bouffard-Bertrand, directrice générale de l’association Vie Santé Mérignac (Gironde). On ne parlait pas encore d’aidants, ni de la charge que cela représente. Le discours était très traumatisant. Lors de la canicule de 2003, que n’a-t-on pas entendu au sujet des proches qui s’étaient absentés pour les vacances ! C’était d’une violence inouïe. » Très vite, l’enjeu apparaît crucial : « les aidants représentent la première entreprise de santé de France », estime Jean-Jacques Olivin, directeur du groupe de réflexion et réseau pour l’accueil temporaire des personnes handicapées (GRATH). « Ils sont le pilier de notre politique sociale. S’ils nous lâchent, nous n’avons ni les moyens, ni les ressources humaines pour faire face. » Pour Dominique Villa, directeur général de l’Association d’aide et de garde à domicile pour personnes âgées ou handicapées dans l’Aisne (AAGDA), « les aidants ne peuvent pas constituer un public secondaire » et le soutien qui leur est proposé doit devenir « une prestation d’action sociale. »

Direction(s), juillet-août 2017.