Aide active à mourir : les réactions
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Au Parti socialiste, Jean-Marie Le Guen estime qu’ « on ne peut rester sur le statu quo actuel, qui ne donne aucune garantie à personne ». La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) salue la mise en place de la mission, en rappelant toutefois « qu’une éventuelle dépénalisation de l’euthanasie est inutile et dangereuse ». Le cardinal André Vingt-Trois, qui a rencontré François Hollande, estime que le chef de l’Etat « pose une bonne question », mais « ce n’est pas parce que l’on se pose une question qu’on y répond positivement ». L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD, pro-euthanasie) approuve que le président de la République s’empare de la question, mais estime que la mise en place de la mission Sicard « est un mauvais signal, car la fin de vie est une question citoyenne intime et pas une question médicale », et réclame un référendum. A l’UMP, le député Jean Leonetti est favorable à « un large débat public » en région. Patrick Ollier et Bernard Debré estiment que la loi Leonetti actuelle suffit.
Le Dr Renaud Marin la Meslée, médecin généraliste et médecin coordonnateur à Jouy-en-Josas (Yvelines), conseille de « promouvoir l’application de la loi Leonetti jusque dans son extrémité, à savoir les traitements antalgiques et sédatifs au risque du décès anticipé : « si le médecin constate qu’il ne peut soulager la souffrance d’une personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qu’en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l’article L1111-2, la personne de confiance visée à l’article L1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches ». Pour le praticien, « cette disposition n’est pas assez appliquée. Appliquons-la donc, et nous verrons se réduire comme peau de chagrin les demandes de « mort médicalement assistée ». Et si, dans certains cas extrêmes, notre conscience nous enjoint de dépasser les limites de la loi, entourons-nous des précautions suffisantes pour que nos actes (ce pluriel signifie pour moi qu’il ne peut s’agir d’une décision individuelle mais bien de l’expression de l’accord d’un patient et/ou de ses proches et/ou de l’ensemble des soignants) puissent être compris par tous, y compris par d’éventuels magistrats instructeurs ».
Le Monde, 19 juillet 2012. www.agevillagepro.com, 28 août 2012.