Aide à l’autonomie et parcours de vie

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
16 février 2012

« La notion de parcours de vie est très largement utilisée aujourd’hui par les pouvoirs publics et les professionnels du secteur médico-social, ainsi que par les chercheurs. Mais que recouvre l’usage massif de cette notion ? Est-ce un effet de langage ou un véritable changement de paradigme dans l’appréhension des besoins des personnes ? Que savons-nous de ces parcours ? Et comment cette connaissance peut-elle fournir de véritables points d’appui à la définition de l’offre de prise en charge » ? Ces questionnements étaient au cœur des deuxièmes rencontres scientifiques de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Une quarantaine d’experts français, européens et nord-américains ont abordé l’intérêt et les spécificités de l’approche par les parcours. Pour la CNSA, « raisonner en termes de parcours, c’est penser la situation de chacun comme singulière, indépendamment des grandes catégories dans lesquelles s’inscrit la pathologie dont souffre la personne ; s’intéresser à la perception qu’a la personne de sa situation et à ses projets pour l’avenir : l’implication de la personne dans la gestion de son parcours est une condition indispensable au bon déroulement d’un plan d’aide ou d’une entrée en institution ; penser le vieillissement comme un processus, une évolution et non pas comme un état ; prendre en compte toutes les dimensions de la vie de la personne (familiale, professionnelle, sociale, citoyenne) et pas seulement la dimension médicale. Un des enjeux est de déplacer le regard des professionnels pour qu’il ne se concentre pas sur les difficultés rencontrées par la personne, mais qu’il se porte sur ses capacités. En conclusion, la prise en compte de ces quatre caractéristiques et la coordination des acteurs du soin et de l’accompagnement s’avèrent nécessaires pour assurer une plus grande cohérence dans le parcours des personnes ».

Pour Marie Dominique Lussier, de l’ANAP (Agence nationale pour l’amélioration de la performance), qui a observé le parcours des personnes âgées dans le système de santé dans trois Agences régionales de santé (ANAP), le constat est largement partagé : les organisations mises en place (réseaux, coopérations, groupement de coopérations, filières) pour structurer l’offre de santé et améliorer la coordination des prestations ne suffisent pas à délivrer un service intégré lisible pour l’usager. Si les dynamiques territoriales sont fortes et si beaucoup d’acteurs sont engagés dans des modalités de travail qui tentent de réduire les ruptures, il manque des outils communs (système d’information et procédures partagées, souplesse financière), et une évaluation des actions avec des indicateurs portant non pas sur les structures mais sur les parcours, en termes d’accessibilité, continuité, fluidité, engagement de responsabilité.