Aide à la gestion financière

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
13 décembre 2014

« Martine s’est mise à s’inscrire à divers concours, à faire plus de dons qu’à l’habitude, à commander des produits et des cadeaux pour tout le monde… et à oublier de les payer. Jocelyn, son époux, a rapidement compris que la dimension financière de la maladie d’Alzheimer ne devait pas être négligée. » Mais April Hayward, directrice des programmes et services à la Société Alzheimer de Montréal, prévient : « Ce n’est pas parce qu’une personne a de la difficulté à gérer ses factures qu’elle ne peut plus s’occuper de ses finances en général. » Lorsque l’état de la personne se détériore et qu’on estime qu’elle est dans l’incapacité de prendre soin d’elle-même ou d’administrer ses biens, le moment est venu de prendre des mesures juridiques de protection.

Daniel Marson et son équipe, de l’Université d’Alabama à Birmingham (Etats-Unis) ont établi des signes précurseurs liés à la perte de compétence financière : oublier de payer ses factures ou les payer deux fois ; perdre des documents ou ne pas les ranger au bon endroit ; gérer difficilement le flux d’information financière comme l’ouverture du courrier ; ne plus arriver à effectuer des calculs simples ni à comprendre des concepts financiers de base ; faire soudainement plusieurs dons, avoir un nouvel intérêt pour des questions financières qui n’intéressaient pas la personne auparavant, comme investir pour s’enrichir, éprouver une anxiété non fondée quant aux finances personnelles. » Attention, souligne la Société Alzheimer de Montréal (Québec) : ces signes doivent cependant marquer une différence avec les agissements antérieurs de la personne. » S’il y a un risque que la personne effectue des dépenses exorbitantes ou dilapide ses biens, on peut notamment proposer de devenir cosignataire sur un compte bancaire courant qui nécessite la signature conjointe au-delà d’un certain montant. Pour effectuer ce type d’acte, il faut toutefois obtenir une procuration générale auprès de l’institution bancaire, mais la personne ne doit pas être jugée inapte à donner son consentement.  Si avant de devenir inapte, la personne a signé un mandat d’inaptitude, il faut le faire valider au palais de justice. Sinon, trois régimes de protection, qui diffèrent selon le degré d’inaptitude, existent : conseiller au majeur, tutelle ou curatelle. Dans tous ces cas, l’inaptitude doit être confirmée par un médecin et un travailleur social.

www.lesaffaires.com, 10 janvier 2015.