Aide à domicile : la frontière entre la non-assistance et l’ingérence dans la vie d’autrui
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Anne-Bérénice Simzac, chargée de mission à la Fondation Médéric Alzheimer, analyse les interrogations des responsables de services d’aide à domicile sur les limites des compétences et des attributions du service. « Continuer d’intervenir alors que le maintien à domicile de la personne devient de plus en plus problématique, n’est-ce pas cautionner une situation où la personne et les intervenantes du service se mettent en danger de manière croissante ? D’un autre côté, prendre des mesures pour remédier aux situations de précarité et de vulnérabilité des personnes pose aussi des difficultés. « Dans certains cas, un placement permettrait une meilleure sécurisation de la personne ; mais forcer la personne à entrer en institution contre son avis n’est pas concevable », explique une répondante. Plusieurs responsables de services disent que lorsque la situation de vie de la personne leur paraît trop dégradée, ou lorsqu’ils constatent des actes de maltraitance, leur service procède à un signalement auprès des services sociaux ou auprès du procureur de la République. Mais comment, dans le même temps, « respecter le cadre de vie de la personne ? » Ne va-t-on pas bouleverser indûment la situation de vie du bénéficiaire et ses relations avec ses proches ? Selon plusieurs répondants, ces situations placent ainsi les services d’aide « à la frontière entre la non-assistance et l’ingérence dans la vie d’autrui ».
Fontaine D et al (coord.). Aide à domicile et maladie d’Alzheimer. Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer 2012 : 25.Décembre 2012. www.fondation-mederic-alzheimer.org/Nos-Travaux/La-Lettre-de-l-Observatoire/Numero-en-cours.