Aide à domicile : fragilité des prestataires (1)
Droit des personnes malades
Après l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services à domicile, représentant mille deux cents associations) qui déposait son bilan le 17 décembre 2010, le CODAPA de Chartres, une association d’aide à domicile, employant deux cent cinquante-quatre auxiliaires de vie et servant plus de cinq cents bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie, en liquidation judiciaire depuis mai 2009, ferme ses portes en février 2010. L’administrateur judiciaire indique une « volonté de gestion expansionniste » du CODAPA, qui a réalisé cent quatre vingt onze mille heures de service, contre deux cent mille budgétées. Les syndicats dénoncent des « manquements de la direction », qui avait embauché une trentaine de salariés alors que l’association était déjà en crise. Le Conseil général a informé les personnes âgées bénéficiaires des prestations et les a mises en contact avec d’autres structures, afin d’éviter les ruptures de prise en charge. Le département a chiffré le besoin immédiat à quatorze mille heures, correspondant à la création de cent quarante emplois devant être proposés en priorité aux anciennes salariées du CODAPA.
Selon l’UNA, une centaine d’associations ont disparu en 2009, et trois cents à quatre cents pourraient disparaître en 2010, prévient Alain Proux, président de l’association ADAPA d’Angoulême et administrateur de l’UNA France. Plusieurs fédérations d’aide à domicile ont demandé la mise en place d’un fonds d’urgence pour aider les associations au bord de la cessation d’activité. La Fédération des établissements privés de services à la personne (FEPSAP) alerte Laurent Hénart, président de l’Agence nationale des services à la personne (ANSP) pour « mettre fin au fonctionnement des brebis galeuses (intervenants à domicile non qualifiés ou sans expérience, téléphone d’astreinte inexistant, mauvaise gestion, turn-over du personnel trop important, maltraitance…) qui donnent une image négative des services à la personne. Il demande la mise en place d’un contrôle systématique effectif de tous les établissements de service à domicile par les directions départementales du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP).
Infos.lagazettedescommunes.com, 20 janvier 2010. www.lemonde.fr, 10 février 2010. www.lamaisondelautonomie.com, 26 janvier 2010. La Charente libre, 8 février 2010.