Aide à domicile : formation à la maladie d’Alzheimer
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Florence Braud, aide-soignante et monitrice-éducatrice, écrit : « le rôle de l’aide à domicile, c’est, entre autres, d’accompagner les personnes dans leur perte d’autonomie. Les accompagner dans cette perte, cela veut dire aussi l’accepter. Vouloir restaurer des capacités perdues n’est pas le but. Maintenir ce qui existe encore, accompagner ce qui s’oublie, sans culpabiliser, sans juger, sans infantiliser. Mais pour ce faire, encore faut-il savoir comment réagir dans des situations perçues comme « anormales ». Elle décrit diverses situations au cours desquelles des intervenantes à domicile peuvent être démunies, parce qu’elles n’y sont pas préparées : « ce qu’elles savaient de la maladie d’Alzheimer, c’était ce qu’elles avaient appris en cours, en formation professionnelle ou sur le terrain. On leur avait parlé des quatre A (aphasie, amnésie, apraxie, agnosie) et des différents stades de la maladie, mais on ne leur avait pas vraiment parlé du quotidien. La communication, le regard, le toucher, la désorientation… Tout cela, elles le constatent au domicile des personnes malades, mais comment y faire face ? Comment parler, regarder, toucher ? Comment répondre aux questions répétitives sans culpabiliser la personne qui les pose ? Comment aider une personne à retrouver les gestes du quotidien sans les faire à sa place ? Comment répondre aux accusations infondées de vol ? » Si les professionnelles n’ont pas su apporter la bonne réponse aux personnes aidées, « les personnes aidées, elles, ont ressenti de forts sentiments de dévalorisation, d’incompréhension et d’injustice. Au départ de l’aide à domicile, ces trois personnes se sentent plus mal qu’à son arrivée. Cela n’est pas logique ».
Doc’Alzheimer, avril-juin 2015.