Aidants masculins
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
20% des aidants contactant le centre d’appel téléphonique de l’Association Alzheimer de la ville de New York sont des hommes. Jed Levine, vice-président de l’association, se dit « consterné » : il sait qu’il y en a autant qui n’appellent pas. Depuis quinze ans, leur nombre a en effet doublé, passant de 19% à 40%, selon deux études récentes de l’Association Alzheimer et de la National Alliance for caregiving. « La maladie d’Alzheimer touchant davantage les femmes que les hommes, et les rôles respectifs des hommes et des femmes devenant moins rigides dans nos sociétés, les hommes auront de plus en plus à assumer la charge de l’aide ». Les aidants masculins constituent donc un « segment en croissance », avec une approche différente des exigences du rôle d’aidant et de la réponse au stress. L’expérience du centre d’appel de Jed Levine montre que les hommes sont généralement moins demandeurs d’assistance, ou tardent à la demander, préférant se débrouiller tout seuls (go it alone mentality). Les hommes ont tendance à compartimenter l’aide, en l’approchant comme une série de tâches ou comme une extension de leur travail. L’expression des sentiments pose aussi problème aux hommes, pour qui participer à un groupe de parole peut être un réel apprentissage. Ces émotions, particulièrement le « chagrin lent » (slow sorrow) lié à la perte d’un proche aimé atteint de la maladie d’Alzheimer, peuvent s’accumuler et avoir un impact spectaculaire chez les aidants masculins. « Tous me disent : si seulement j’avais connu votre association il y a cinq ans, nous n’aurions pas eu à nous débattre sans le soutien, sans l’information qu’elle apporte », témoigne Jed Levine. « Mon objectif maintenant est de sensibiliser d’autres hommes au fait qu’ils peuvent être aidés ».
www.alznyc.org, 27 janvier 2012.