Aidantes : un surinvestissement destructeur
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Les aidants sont en majorité des femmes », rappelle Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants (AFA). « Il est communément admis que les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais cette différence commence à s’atténuer, la montée en charge de la maladie d’Alzheimer étant un fait avéré : ce n’est donc pas vraiment une explication valable pour décrire ce phénomène. Il existe des raisons culturelles beaucoup plus profondes. En effet, dans l’imaginaire collectif, les femmes sont naturellement amenées à accompagner les personnes les plus fragiles et, dans les familles où l’ascendant est dépendant par exemple, le rôle d’aidante leur est naturellement attribué. Une fonction qu’elles ont complètement intériorisée et à laquelle elles ont souvent du mal à échapper, au point même qu’elles font beaucoup moins appel à des professionnels que les hommes lorsqu’ils se retrouvent dans la même situation. Un long travail de sensibilisation et de formation des aidantes est donc nécessaire pour réduire ce déséquilibre et diminuer les risques de surinvestissement aux effets destructeurs. Là encore, les progrès à accomplir sont nombreux. »
Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, novembre 2014.