Agressivité et imagerie cérébrale

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Date de rédaction :
01 septembre 2012

Le Dr Aurélie Mouton, neurologue à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) et chercheur à l’Inserm, a reçu la bourse décernée par Harmonie Mutuelle et la Fondation de l’Avenir pour une étude sur la visualisation par imagerie cérébrale fonctionnelle des zones pouvant être activées chez des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer et présentant un comportement agressif. Pourquoi cette étude ? Aurélie Mouton explique à Delphine Chayet, du Figaro, que l’agressivité « est un symptôme très envahissant de la maladie d’Alzheimer, pour lequel aucun traitement approprié n’existe. Un tiers des patients présente des signes d’agressivité qui deviennent de plus en plus sévères à mesure qu’évolue la maladie. Cela peut être des insultes, des crises d’opposition, parfois même des coups ou des morsures, qui se déclenchent en cas de frustration. Ces accès de violence ont un retentissement important sur la qualité de vie des patients, parce qu’ils provoquent une diminution de leur autonomie et aboutissent très souvent à un placement prématuré en institution. C’est épuisant pour l’entourage et très stressant ». Qu’attendent les chercheurs ? L’espoir est de « mettre au point un traitement ». Dans un premier temps, précise Aurélie Mouton, il s’agit de « développer des stratégies de rééducation adaptées au déclin des fonctions intellectuelles. Aujourd’hui, il n’existe en effet aucun traitement validé pour soulager les patients. La Haute autorité de santé (HAS) déconseille l’usage des neuroleptiques en raison de leurs effets secondaires qui peuvent être très graves, tels que des accidents vasculaires cérébraux ou des syndromes parkinsoniens. Ces médicaments augmentent la mortalité de cette population très fragile. Dans la pratique quotidienne, ils sont pourtant couramment employés. Il en va de même pour la contention, qui ne devrait en théorie être utilisée qu’en dernier recours ». Elle conseille aux aidants des attitudes visant à réduire l’agressivité » : rester calme, garder un contact visuel avec le malade et lui parler simplement. Elle ajoute : « Il faut aussi, un peu comme avec les enfants, prévenir et expliquer avant de se lancer dans un lavage de cheveux ou une douche par exemple. Enfin, en laissant faire le patient à sa façon – même si c’est parfois déroutant – on peut éviter des crises ».

Fondation de l’Avenir-Harmonie Mutuelle, Le Figaro, 21 septembre 2012.