Agences régionales de la santé : le débat politique (2)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
17 décembre 2011

Les deux évolutions majeures de la décennie passée, les Agences régionales de la santé (ARS) et la tarification à l’activité des établissements de santé (T2A) continuent de faire débat. « Les ARS opposent les plus jacobins aux partisans de la décentralisation », écrit Olivier Bonnin, de la Gazette Santé-social. Le Front de gauche fustige les Agences qui ont « uniformisé la vente à la découpe des services publics ». Le Front national juge que l’échelon régional « ne doit pas déposséder l’Etat de ses prérogatives ». La régionalisation de la politique de santé est au contraire acceptée par Europe Ecologie-Les Verts, à la condition que les « préfectures sanitaires », deviennent « de véritables organes de discussion ouverts à l’ensemble des acteurs ». Le Parti socialiste, qui travaille à « un nouvel acte de décentralisation », estime que « les politiques sanitaires et sociales ne devraient pas s’en trouver bouleversées : l’outil des ARS n’est pas contesté, même si nous ferons évoluer leur feuille de route ». Philippe Juvin, responsable du programme santé de l’UMP, demande encore « quatre ou cinq ans » avant de juger ces nouvelles administrations. Concernant la tarification à l’activité, il estime qu’elle est « un bon système : elle consiste à payer l’hôpital pour les actes qu’il réalise, et non pour son taux d’occupation, qui poussait à garder les patients. Il faut cependant la réévaluer, car elle a des effets pervers. Si une niche est trouvée sur un acte financièrement intéressant, le risque est de ne plus soigner les autres pathologies. Il faut donc réviser les tarifs beaucoup plus fréquemment, afin de les adapter aux besoins de la population ». Marisol Touraine, responsable du pôle social au PS, estime que « la convergence des tarifs entre les secteurs privés et publics doit être abandonnée. Les cliniques sélectionnent les actes mais aussi les patients : cela leur permet de limiter les coûts, alors que les hôpitaux assurent une mission de service public ».  En matière sociale, UMP et PS défendent de concert l’échelon départemental, pour la proximité de décision qu’il permet.

Gazette Santé-social, janvier 2012.