Adaptation de la société au vieillissement : réactions (2)
Droit des personnes malades
France Alzheimer « affiche sa plus vive inquiétude et sa colère dans ce contexte général particulièrement hostile aux besoins des personnes malades et de leurs familles. » Dans un communiqué de presse intitulé La grande (dés)illusion, l’association écrit : « un premier niveau de lecture devrait pousser à se réjouir de cette nouvelle étape vers l’adoption du projet de loi attendu depuis maintenant près de dix ans. La réalité est plus cruelle et, derrière le passage de ce texte en catimini en Conseil des ministres, c’est bel et bien le contenu de la loi, son calendrier de promulgation et son financement qui interrogent et suscitent de nombreuses appréhensions. »« Notre expertise et notre connaissance des besoins du terrain semblent n’avoir qu’un faible retentissement auprès de Matignon » estime la présidente Marie-Odile Desana. « Ce n’est pas faute de multiplier les rencontres et rendez-vous en haut lieu pour convaincre celles et ceux qui nous gouvernent que les solidarités familiales sont à bout, que le soutien et le relais financier auprès des familles sont indispensables au risque d’accumuler les situations d’urgence coûteuses in fine pour l’ensemble de la société. La solidarité nationale doit prendre pleinement le relais de la solidarité familiale. » Pour France Alzheimer, « la loi ne devrait pas entrer en vigueur avant mi-2015 voire début 2016, après sa présentation au Parlement » : « le désarroi est immense » pour les familles, « variable d’ajustement d’un gouvernement aux prises avec le redressement des comptes publics. » France Alzheimer dénonce aussi le « détournement » de la Casa (contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie prélevée sur certains retraités depuis le 1er avril 2013), « qui continue d’être perçue et affectée, pour l’essentiel, au comblement du déficit du fonds de solidarité vieillesse. Ce sont plus d’un milliard d’euros depuis 2013 détournés de leur objet initial, ce qui interroge sur la volonté du Gouvernement de mener à bien une réforme de la perte d’autonomie à la hauteur des enjeux humains et financiers. »France Alzheimer « ne décolère pas » quant aux « effets d’annonce » et au « désintérêt de l’État pour le plan Alzheimer et son élargissement à l’ensemble des maladies neurodégénératives », un dossier « au point mort » depuis 2012 : « entre cafouillages, informations et contre-informations, absence de méthodologie et de concertation avec les acteurs de terrain et la société civile, beaucoup trop de questions restent sans réponses. »