Acronyme

Après le lointain temps des « hospices » et des « maisons de retraite » est arrivé en 1997 le technocratique établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, ayant obligation de signer une convention tripartite. À partir de 2001, on commence à parler de l’établissement à partir de son acronyme, l’EHPAD, rappelle Luc Broussy, directeur de la publication du Mensuel des maisons de retraite. « Lors des premières années, personne ne pense que l’EHPAD survivra longtemps. Rapidement, un nom moins barbare surgira pour remplacer la “maison de retraite”. L’EHPAD, on en est certain, n’est qu’une phase transitoire. On le prononce d’ailleurs à l’époque l’”eu ach pé ah dé” : l’acronyme est décliné lettre par lettre. Et puis, au fil du temps, l’eu ach pé ah dé est devenu l’épade. » « Ce qui ne cesse d’étonner depuis quelques années », s’amuse Luc Broussy, « c’est la tendance à féminiser le mot EHPAD. Tendance à l’évidence inconsciente ». « Dans les discussions, dans les colloques, dans le langage commun, l’EHPAD est souvent utilisé au féminin. Preuve peut-être que, aussi surprenant que cela puisse paraître, cet acronyme, froid et absurde, devient progressivement humain ».

Le Mensuel des maisons de retraite, janvier 2014.