Accompagnement : les attitudes des professionnels

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 septembre 2008

Selon la thèse de Gérard Rimbert, du Centre de sociologie européenne, les crises surgissant à l’occasion de l’entrée en dépendance posent les questions de l’encadrement des personnes âgées dépendantes perçues comme « inutiles au monde » et de l’humanisation des pratiques d’accompagnement. Pour les professionnels, cette évolution se manifeste par une tension entre, d’une part, « l’enchantement » qui conduit à percevoir l’activité d’accompagnement de la dépendance comme l’occasion de nouer des liens affectifs et/ou de satisfaire une fibre humaniste et, d’autre part, le « sale boulot » auprès des grabataires dont l’état rend cet enchantement problématique. Cette tension s’organise principalement autour de groupes qui transgressent la frontière entre salariés (ou bénévoles) et personnes âgées dépendantes. Interprétés et pris en main de façon différenciée selon l’appartenance sociale, les divers cas de figure observables se structurent selon l’opposition entre une attitude qui valorise le sacrifice de l’intimité en échange du maintien d’une sociabilité courtoise ; et une autre qui consiste à défendre par la force et les cris les frontières de l’espace intime, fût-ce au prix d’un effondrement des chances de maintenir des relations « sympathiques » avec le personnel. De son côté, le personnel d’encadrement se différencie selon que le travail consiste ou non en un « gardiennage des corps », entendu comme simple entretien des fonctions vitales de l’individu. Ce penchant est en partie déterminé par le niveau de qualification et la position institutionnelle (qui oriente vers les personnes âgées d’un type plutôt que de l’autre).

tel.archives-ouvertes.fr , 5 septembre 2008.