Accéder au savoir : les connaissances scientifiques n’effaceront pas le sujet humain

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 janvier 2013

« N’est-il pas nocif de chercher à tout anticiper ? La personne ne risque-t-elle pas d’être obsédée par la maladie ? » questionne Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA). Le psychologue Jacques Gaucher, professeur aux Universités de Lyon, répond : « il serait un leurre de croire que nous accédons à une connaissance, même par des efforts de simplification. Les enjeux sont complexes et se contrarient parfois (…).  Rechercher une connaissance qui serait absolue est un mirage. La question du vaccin, qui s’est révélé a priori non efficace, a été déprimante pour de nombreuses personnes qui avaient foi en la science. Je me méfie donc du rapport que l’on peut entretenir avec ces croyances. Entre une connaissance scientifique qui explore et cherche pas à pas, et la vulgarisation des données, certaines informations peuvent être connues. Mais elles peuvent créer des illusions et entraîner un « terrorisme » social. En effet, on stigmatise la maladie d’Alzheimer, même si on la qualifie désormais de maladie d’Alzheimer et maladies apparentées. Il faut être capable de modérer la diffusion de ces informations, qui créent de faux espoirs. Toutes les connaissances scientifiques n’effaceront pas le sujet humain qui est concerné par la maladie, qu’il s’agisse du patient ou des personnes de son environnement. Ces personnes sont des ressources considérables et constituent des réserves d’humanité considérables ».

Actes des 6èmes Rencontres France Alzheimer 2012.  http://asp.zone-secure.net/v2/index.jsp?id=4478/5825/31426&lng=fr, 21 janvier 2013.