Abus de faiblesse

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
03 mars 2017

À Sathonay-Camp (Rhône), un retraité de soixante-douze ans manifeste des signes cliniques de la maladie d’Alzheimer fin 2015. Ses enfants mettent en place l’aide et les soins avec une infirmière et une aide à domicile. Pour s’assurer que leur père, qui habite seul dans sa maison, soit entouré, ils proposent à une mère célibataire, vendeuse en boulangerie, de s’installer au rez-de-chaussée, moyennant un loyer symbolique. Mais rapidement, la jeune femme ne tarde pas à profiter de la situation. En quelques mois, elle obtient onze chèques de son voisin désorienté pour un montant de près de dix mille euros. « Il m’a dit que c’était pour me remercier et qu’il avait les moyens », justifie-t-elle à la barre ce jeudi, sans pouvoir dire où a disparu l’argent. « Simple naïveté ou effet d’aubaine savamment maîtrisée ? », s’interroge Le Progrès, dans une brève qui a été vue par sept mille lecteurs. Pour cet abus de faiblesse, le tribunal a condamné la jeune femme à quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve et obligation d’indemniser les victimes. À Privas (Ardèche), une trentenaire a subtilisé pendant six mois la carte bancaire d’une voisine de sa mère. Elle aurait ainsi extorqué un total de 23 700 euros à sa victime, une femme âgée de plus de quatre-vingt-dix ans atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Lors des auditions, vous avez expliqué qu’elle se perdait dans le temps. Vous n’en avez pas déduit qu’elle se perdait aussi dans les chiffres ? », a demandé le président du tribunal. « J’ai dérapé », a admis la prévenue qui arguait avoir fait tout cela « pour subvenir aux besoins de sa fille ». Elle expliquait également avoir passé un accord avec la vieille dame qui acceptait de lui prêter sa carte à condition qu’elle rapporte les tickets. « C’est pathétique », a déploré l’avocate des parties civiles, qui a sollicité le remboursement des sommes subtilisées et un dédommagement à hauteur de vingt mille euros : avec cet argent, la prévenue s’était offert de l’électroménager, des repas au restaurant, des téléphones portables ou une sortie au Futuroscope, et non des « pleins de courses indispensables ». « Elle a mené grand train de vie », a lancé le substitut du procureur, qui a requis dix à douze mois de prison. La prévenue a été condamnée à un an de prison avec sursis ainsi qu’à l’obligation de travailler pour rembourser les sommes dues.