À quand le « projet de mort » ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
15 décembre 2012

« Omniprésente en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), la mort n’en est pas moins difficilement supportable, tant pour les résidents et leurs familles que pour les personnels », écrit Frédérique Josse, du Mensuel des maisons de retraite. « Si l’accompagnement de la fin de vie et de la mort fait partie intégrante des missions des établissements, les professionnels restent encore parfois démunis à la survenue d’un décès. Comment gérer les morts en EHPAD ? Faut-il, au même titre que le projet de vie, travailler sur un projet de mort », s’interroge-t-elle. Cette notion choque Émilie Denot, psychologue : « la mort est déjà omniprésente, et les résidents l’ont bien en vue. Et puis cela vient contredire l’impulsion du projet de vie, d’humanisation, de proposer un certain nombre de choses pour investir la vie. À mes débuts, je faisais un recueil de données et j’avais intégré une partie obsèques. J’ai vite enlevé ce paragraphe sur la mort, car cela projetait quelque chose de négatif chez les familles. Un peu comme si en en parlant, cela allait venir plus vite ». Et que faire de la mémoire des disparus ? « Nous avons un tableau d’affichage comprenant un encart avec les avis de décès. Nous l’avons mis dans le couloir sur le chemin de la salle à manger. C’est important pour la personne décédée qui a passé du temps ici. C’est important pour les familles, aussi, de voir qu’on a une pensée pour les personnes décédées. Et enfin, c’est très important pour les autres résidents. Cela les rassure de voir que leur propre mort sera communiquée. »

Le Mensuel des maisons de retraite, décembre 2012.