A la recherche d'un modèle de la maladie chez les primates

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 février 2010

Selon John Morrison, professeur de neurosciences à la Mount Sinai School of Medicine de New York, le manque de bons modèles primates est un obstacle majeur à la conception et à l’expérimentation de nouveaux traitements pour plusieurs maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer. Ils fourniraient « un modèle bien plus fidèle » que la souris de la neurodégénérescence observée chez l’homme. Les essais d’anticorps contre les plaques amyloïdes, qui semblaient prometteurs chez la souris, ont échoué chez l’homme. La création de primates transgéniques divise les spécialistes américains de bioéthique : ces créatures mériteraient nécessairement un plus grand degré de respect que d’autres animaux de laboratoire, selon Robert Streiffer, spécialiste de bioéthique à l’Université de Madison (Wisconsin) mais pas pour Mark Rothstein, de l’Université de Louisville (Kentucky), qui s’interroge : « souhaitons-nous retarder la découverte de traitements pour des maladies terribles parce que nous voulons tracer une ligne sur le sable ? ». Au Japon, l’Institut national des sciences de la longévité d’Aichi et l’Institut national de l’innovation biomédicale de Tsukuba décrivent l’émergence dans le temps et dans l’espace cérébral d’une pathologie de type tau chez des macaques âgés non modifiés génétiquement. La protéine tau est décelable avant leur vingtième année. La protéine tau phosphorylée s’accumule à l’intérieur des neurones et des cellules gliales, dans le cortex temporal et l’hippocampe.

Courrier international. 4-10 février 2010. Brain Res. Oikawa N et al. Alzheimer-type tau pathology in advanced aged nonhuman primate brains harboring substantial amyloid deposition. 22 février 2010.