Fin de vie : qu’en pensent les représentants des cultes ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Auditionnés mercredi 1er octobre par les députés Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes) et Alain Claeys (Parti socialiste, Vienne), chargés par le Premier ministre d’une mission sur la fin de vie, plusieurs responsables religieux ont réaffirmé leur opposition unanime à une légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté, ainsi que le rejet de tout acharnement thérapeutique. Haïm Korsia, grand rabbin de France, a souligné que nos contemporains étaient de plus en plus tentés de « tout contrôler », jusqu’à la mort. « J’y vois une forme d’orgueil de la société. », a-t-il martelé. Avant de se dire très réservé sur l’élaboration d’une nouvelle loi dans le domaine. Une position partagée par le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF) : « Aucune loi ne pourra résoudre tous les cas de figure. » L’une des questions centrales de l’audition a été l’utilisation des « directives anticipées », qui permettent à chacun de fixer les conditions de sa propre vie. Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et coordinateur du nouveau groupe de l’épiscopat sur la fin de vie, a suggéré qu’en fixant ainsi ces « directives », chacun puisse également désigner nommément des proches – famille ou amis – qui connaîtraient également ses intentions. Il a aussi insisté sur l’importance de promouvoir une « culture du bien mourir », passant notamment par le développement des soins palliatifs. Dans un éditorial des Échos consacré au rapport du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Favilla écrit : « nous voici donc devant un constat de consensus et de désaccords exposé à plat, sans avis conclusif. La surprise vient de ce que, d’ordinaire, quand un rapport est commandé à des experts, on s’attend à ce qu’ils proposent quelque chose. Mais, à la réflexion, la méthode choisie par le Comité d’éthique est d’une grande sagesse. D’abord parce qu’il est sans doute lui-même divisé en son sein et qu’il lui aurait donc été difficile, voire impossible, de s’engager plus loin sur ces questions. Ensuite et surtout parce que ces questions n’appartiennent pas aux experts mais relèvent de la conscience individuelle. Bien entendu, dans un État de droit comme la France, la loi doit ensuite exprimer ce qui fait consensus. » Les positions radicales resteront « très clivantes » mais « les consensus dégagés par le CCNE pourraient aider chaque année des milliers de personnes à mieux mourir. »
www.la-croix.com, 1er octobre 2014. Comité consultatif national d’éthique. Rapport du CCNE sur le débat public concernant la fin de vie. 21 octobre 2014. www.ccne-ethique.fr/sites/default/files/publications/rapport_ccne_sur_le_debat_fin_de_vie.pdf (texte intégral).