Accompagner la fin de vie : qu’en pensent les Juifs libéraux ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
17 février 2015

Le Mouvement juif libéral de France pointe « le danger de l’idée simplificatrice selon laquelle la vieillesse, la perte d’autonomie seraient nécessairement des expressions symétriques d’une situation d’indignité, suffisante pour décréter que la vie aurait une moindre valeur ». « Il est difficile de souscrire à l’idée que la souffrance et la douleur constituent des justifications a priori pour mettre fin à la vie d’un être humain au nom de la compassion. Nul ne peut rester indifférent devant un autre être en état d’agonie physique ou psychologique. Nous avons le devoir de tout faire pour soulager la douleur. Un médecin est en droit d’administrer une médication antidouleur puissante à un patient mourant, même s’il existe un risque d’abréger sa vie, et si cet effet n’est pas l’intention première. Il demeure que la douleur et la souffrance ne nous excluent pas de la condition humaine et de l’exigence de respect qu’elle implique. » « Un malade au stade terminal est en droit d’exiger la compassion de son entourage et du personnel soignant. Celle-ci, toutefois, n’est pas synonyme de suppression de la vie comme réponse à une demande volontaire à mourir, ni de la possibilité d’être actif dans un processus de suicide assisté ou d’euthanasie active. Observant que l’indignité de certaines situations provient le plus souvent d’une extrême solitude et d’une souffrance morale, nous plaidons pour un développement accru de la culture palliative, pour l’élaboration de dispositions plus précises concernant la nécessaire collégialité des prises de décision, l’expression des volontés du malade, ou encore la médiation d’une personne de confiance. » Le MJLF s’élève contre le « fantasme déçu » du technicisme : « l’illusion qu’une loi, parce qu’elle serait raisonnable et habilement rédigée, pourrait de son imparable logique couvrir toutes les situations, bannir les “zones grises”, voire la possibilité de tout cas de conscience. S’il est une richesse que peut porter la parole religieuse, c’est le rappel que la vie bat constamment la loi au jeu de la complexité », et « l’importance majeure de l’intention dans les questions humaines. »

Mouvement juif libéral de France. Médecine et fin de vie : que dit le judaïsme ? 2015.