Maltraitance sans frontières Mars 2015
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Au Japon, cent trente personnes âgées vivant à Tokyo dans des logements censés être conçus pour leurs besoins ont régulièrement subi des sévices, ont reconnu des responsables municipaux. Pour l’AFP, ce scandale « met en exergue la situation déplorable d’une partie des vieux habitants esseulés des mégapoles japonaises. » « Après un reportage des médias en novembre, nous avons effectué une inspection et avons constaté que cent trente des cent cinquante résidents âgés des appartements incriminés ont été régulièrement attachés à leur lit ou enfermés dans leur chambre par les personnels de soins », a expliqué un fonctionnaire. « Ces méthodes ont été employées pour des motifs médicaux, sans que soit vérifié si cela était réellement nécessaire » a-t-il ajouté. Le ministère japonais de la Santé a précisé en 2001 que de telles privations de liberté ne devraient être utilisées que de façon temporaire et lorsqu’il n’y a pas d’autre moyen de protéger le patient et le soignant. « Il nous était difficile d’organiser une surveillance, car ces immeubles n’ont pas officiellement été enregistrés comme résidences pour personnes âgées, les propriétaires disant les avoir loués comme des logements classiques » disposant seulement de prestations de soins à proximité, précisent les autorités. Il existe au moins vingt-cinq résidences de ce type à Tokyo. Cet incident a causé un émoi médiatique au Japon, où la question des soins aux personnes âgées croît à mesure que la population vieillit et que les jeunes générations ne sont plus si enclines à suivre le modèle traditionnel qui veut que les enfants s’occupent de leurs parents recueillis à leur domicile. Le gouvernement japonais a rappelé que plus d’un quart de la population japonaise [127 millions d’habitants] a déjà plus de soixante-cinq ans. Cette proportion pourrait atteindre 40% en 2050.
AFP, Le Dauphiné libéré, Le Télégramme, 18 février 2015. www.agevillagepro.com, 23 février 2015.