Mettre en capacité d’agir
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les sociologues Blanche Le Bihan et Alis Sopadzhiyan, du centre de recherches sur l’action politique en Europe (CRAPE, UMR 6051) à Rennes, et Isabelle Mallon, du centre Max Weber de l’Université Lyon-2, comparent deux dispositifs de répit : les accueils de jour, qui libèrent les proches de l’accompagnement en prenant en charge les personnes malades durant une demi-journée ou une journée, et les plateformes de répit, qui accompagnent proches et malades de manière personnalisée, en leur proposant des activités, communes ou séparées, adaptées à leur situation de vie. Si les deux dispositifs constituent à la fois des relais et des soutiens dans l’accompagnement des personnes malades, l’accueil de jour se situe plus nettement du côté du relais, tandis que les plateformes de répit œuvrent plus directement au soutien des proches. Si les accueils de jour réduisent la charge mentale de l’aide et permettent aux proches d’échapper un moment à la maladie, les plateformes produisent différentes formes de mise en capacité d’agir [empowerment], notamment chez les proches les plus débordés par la maladie et ses conséquences. C’est cette “encapacitation” des aidants qui soutient leurs activités et leurs relations de prise en soin (care) dans la durée.
Le Bihan B et al. Entre relais et soutien : les expériences différenciées du répit des aidants face aux démences. Retraite et société 2014 ; 69 : 77-89. www.statistiques-recherches.cnav.fr/images/publications/retraite-societe/Retraite-Societe-69.pdf. Décembre 2014.