Relations sexuelles : la capacité de refuser, ou non (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour Ron Belgau, qui enseigne l’éthique médicale à l’Université de St Louis (Missouri, Etats-Unis), la nature du consentement est double : le consentement impliqué dans la décision de se marier ou l’état d’esprit au moment de l’intimité sexuelle. La question de savoir si Mme Rayhons était capable de comprendre la situation et faire des choix est laissée aux experts médicaux. Mais le choix plus large entre ces deux conceptions du consentement n’est en aucun cas une question médicale. La jurisprudence et la loi devront clarifier la définition légale du consentement du conjoint dans le cas où celui-ci est atteint de démence et les maisons de retraite définir une politique d’établissement qui limite ou autorise les opportunités d’intimité conjugale. » La question doit aussi être posée au niveau individuel : avec la progression de la maladie, ajoute Ron Belgau, « la personne malade souhaite-t-elle que ses enfants ou ses médecins interfèrent avec sa relation maritale ? Comment voit-elle le consentement ? Au niveau individuel, la vision qu’a le couple de sa relation est-elle compatible avec l’évolution des normes légales et des politiques médicales ? Nous ne saurons jamais comment Donna Rayhons, aujourd’hui décédée, aurait voulu que son mari, ses filles et ses médecins traitent cette situation. Mais autant que j’en sache, il n’y a pas de preuve qu’elle aurait voulu voir son mari accusé d’agression sexuelle. »