Géolocalisation (1)

Innovation

Date de rédaction :
01 avril 2014

L’expérimentation d’une charte de bonnes pratiques en matière de géolocalisation a été officiellement lancée en mars 2014 par Michèle Delaunay, alors ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’autonomie. « Dans les tiroirs depuis près d’un an, cette charte a nécessité des travaux complémentaires avec le ministère de la Justice avant d’être validée par Matignon en janvier 2014 », rappelle Audrey Stiti, du Journal du domicile. « Avec cette Charte, l’idée principale est de faire dialoguer les trois acteurs clés : les industriels, les professionnels de la gérontologie et les usagers », explique David Causse, coordonnateur du pôle Santé-social de la FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs. La Charte répond-elle aux besoins du terrain ? Oui, répond Giancarlo Baillet, directeur général de Soins et domicile, même si l’approche reste encore expérimentale. « Aujourd’hui, de nombreuses personnes ne souhaitent pas aller en établissement pour des raisons diverses : peur d’une rupture avec sa famille, appréhension d’un “aller sans retour” ou sentiment de honte. Tous les jours, notre personnel va à la rencontre de ces seniors dont il faut respecter la volonté. En revanche, il arrive qu’elles se mettent en danger, d’où l’immense intérêt de la géolocalisation. « La ville est-elle réellement adaptée à cette expérimentation ? « Évidemment », répond Giancarlo Baillet, « on pense souvent qu’en milieu urbain, les risques sont moins importants, mais c’est une erreur. Dans un petit village, tout le monde sait où habite la personne âgée et peut la raccompagner tranquillement, sans traumatisme. En ville, tout est beaucoup plus compliqué : risque des transports en commun, de se perdre de nuit sans aucun repère de temps ni d’espace, de se retrouver seul parmi la foule. » Doit-on nécessairement expliquer le principe de la géolocalisation à la personne âgée ? « C’est absolument indispensable. Il faut faire un travail pédagogique et donner le plus possible d’explications à la personne qui bénéficiera de ce dispositif. Ma mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Jamais je ne pourrai l’équiper d’une puce électronique sans lui faire comprendre que c’est pour son bien et sans son accord. »

Charte sur les bonnes pratiques relatives à l’emploi des dispositifs de géolocalisation. Conseil national de la bientraitance. 25 juin 2013. www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Dossier_de_presse_CNBD_25_juin.pdf(texte intégral).