Robots d’assistance : la personne malade peut-elle être actrice ?
Innovation
Les robots d’assistance ont un nouveau nom en anglais : Carebot. Le groupe de réflexion Open Roboethics Initiative (ORI) de Vancouver (Canada) propose une veille et une discussion active sur les questions éthiques, juridiques et sociétales sur la robotique. Heike Felzmann et ses collègues, du centre de recherche et d’analyse en bioéthique de l’Université nationale d’Irlande à Galway, discutent des considérations éthiques dans le développement des projets de robotique d’assistance : la protection de la vie privée, dans ses dimensions de confidentialité de données potentiellement complexes et intrusives recueillies par le robot ; la sécurité de l’utilisateur, dans l’interaction homme-robot et dans la sécurité accrue dans un environnement surveillé par le robot ; l’impact social du remplacement de l’aide humaine par des robots. Le projet européen Mario H2020 vise à intégrer la perspective des utilisateurs dans le développement d’un robot d’assistance utilisant la plateforme Robosoft Kompai. Cette mise en capacité (empowerment) de la personne malade est difficile : il s’agit de promouvoir l’accès à la technologie, de parvenir à un processus d’accord avec la personne malade quant aux fonctionnalités et aux réglages désirés de la technologie, de trouver le bon équilibre entre les besoins et les préférences de l’aidant et de la personne malade, d’identifier des activités porteuses de sens et des formes potentielles de relation sociales pouvant apporter une valeur ajoutée à la vie quotidienne de la personne atteinte de troubles cognitifs, de concevoir une interface ergonomique proposant suffisamment de fonctionnalités sans submerger ou désorienter la personne malade, et enfin d’évaluer de façon réaliste les bénéfices d’un robot d’assistance par rapport aux approches traditionnelles de l’aide et des soins.
Felzmann H et al. Robot-assisted care for elderly with dementia: is there a potential for genuine end-user empowerment? Openroboethics, février 2015.
www.openroboethics.org/hri15/wp-content/uploads/2015/02/Hf-Felzmann.pdf.