Audition et cognition : le rôle du gériatre et du médecin généraliste (1)

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Date de rédaction :
21 décembre 2013

Laurent Vergnon explique que l’association GRAPsanté, reconnue d’intérêt général, a « besoin des gériatres pour dépister les presbyacousiques et les convaincre qu’il ne faut pas accepter la surdité comme une fatalité, car elle est redoutable dans ses complications sournoises et délétères qui ruinent la qualité de vie des personnes âgées. Et les gériatres peuvent apporter leur expertise et suivre jusqu’au bout ces presbyacousiques dont la surdité évoluera sans cesse. La compensation devra s’adapter si l’on veut que ces personnes atteignent cent ans sans avoir souffert de l’infirmité. C’est aujourd’hui possible. » Pour le gériatre Jean-Marie Vétel, membre d’honneur du GRAPsanté, aujourd’hui directeur médical du groupe GDP Vendôme, « le dépistage de la presbyacousie par le médecin généraliste devrait être systématique » chez toute personne âgée, quel que soit le motif de la consultation. Si la voix chuchotée est perçue correctement à cinq mètres et qu’il n’y a pas de bouchon de cérumen, on peut éliminer tout problème d’audition. Mais « faire prendre conscience au patient de sa baisse d’audition et des mesures à prendre est toujours un problème délicat qui met à l’épreuve la relation médecin-malade : le presbyacousique affirme en effet, à juste titre, qu’il n’est pas sourd, mais qu’il ne comprend plus » ce qu’on lui dit, et il impute cette difficulté à ses interlocuteurs. Si le sujet présente une baisse d’audition à 35 décibels, il va en effet lui manquer des bribes de phrases. Il y aura des trous, des périodes sans signification. Certains aigus disparaissent, les sifflantes, les chuintantes ne sont plus perçues.

Vergnon L. Le GRAPsanté et la presbyacousie. Rev Gériatrie 2013 ; 38(10) : 779. Décembre 2013. Vétel JM. Le circuit de l’audition. Rev Gériatrie 2013 ; 38(10) : 781-782. Décembre 2013. www.revuedegeriatrie.fr.