Fragilité : quelle définition opérationnelle ?
Recherche
« Si les efforts de recherche ont conduit à mieux préciser la physiopathologie et la dynamique du processus de fragilisation, la définition opérationnelle de la fragilité est encore loin d’être univoque », expliquent Thomas Vogel, du pôle de gériatrie des hôpitaux universitaires de Strasbourg, et ses collègues du centre Nescens de médecine préventive à la clinique de Genolier (Suisse) et de l’Université de Cranfield (Royaume-Uni). « Pour autant, nous rencontrons quotidiennement dans notre pratique médicale des personnes âgées qui présentent des éléments de vulnérabilité sur le plan médical, cognitif, psychologique, social et sur le plan de la dépendance. De telles personnes âgées peuvent être considérées comme “fragiles”. Elles sont à haut risque d’évolution défavorable en termes de majoration de la dépendance, de troubles de la marche et de l’équilibre, de chutes, de dégradation des fonctions cognitives, d’hospitalisation et/ou d’institutionnalisation, voire de décès. Une prévention ainsi qu’une prise en charge simple, mais globale et multidimensionnelle, permettent d’éviter, au moins partiellement, de telles évolutions. Pour les auteurs, « l’absence de traitement curatif disponible à ce jour pour la maladie d’Alzheimer ne doit en aucun cas être un frein à la démarche diagnostique devant une plainte mnésique. Aujourd’hui, c’est l’effet “prise en charge” qui est la pierre angulaire du traitement des démences : éviction des accidents domestiques et de la conduite automobile, éviction des molécules anticholinergiques, éviction des hospitalisations non programmées, mesures de protection juridiques, aide aux aidants… »
Vogel T et al. La fragilité : un concept robuste mais une méthode d’évaluation encore fragile. Neurol Psychiatr Gériatrie 2014 ; 14 : 43-49. Février 2014. www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1627483013001268.