Le développement de nouveaux médicaments dans la maladie d’Alzheimer est-il cassé ?

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Date de rédaction :
29 mai 2014

C’est le titre d’un article d’experts internationaux coordonnés par le Professeur Bruno Vellas, coordonnateur du gérontopôle de Toulouse, dans le premier numéro de la nouvelle revue Journal of Prevention of Alzheimer’s Disease. Entre 2000 et 2012, 1 031 essais cliniques ont été menés. Entre 2002 et 2012, l’efficacité de 244 molécules a été testée pour leur capacité éventuelle à ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Le taux d’échec est de 99.6%. L’introduction d’examens supplémentaires pour sélectionner les patients à inclure dans les essais en fonction des biomarqueurs, ou la mesure de paramètres complémentaires, amplifient le taux d’échec à la détection et la proportion de patients abandonnant les essais augmente. Cela accroît la durée des essais et leurs coûts. Le nombre de patients inclus par site diminue au cours du temps, ce qui nécessite d’ouvrir un plus grand nombre de centres d’essais cliniques. Concrètement, la conduite des essais se concentre dans de grands centres spécialisés et limite la participation des petits centres. Pour Peter Whitehouse, professeur de neurologie à l’Université Case Western Reserve de Cleveland (Ohio, Etats-Unis) et Daniel George, professeur assistant au département des humanités de l’Université d’État de Pennsylvanie, tous deux auteurs du Mythe Alzheimer, le paradigme de la recherche clinique sur la maladie d’Alzheimer évolue clairement, l’objectif de prévention apparaissant aujourd’hui plus pertinent que l’objectif curatif.

Ousset PJ et al. Is Alzheimer’s disease drug development broken? What must be improved. J Prev Alz Dis 2014; 1(1): 40-45. Juin 2014. www.jpreventionalzheimer.com. P. Whitehouse P et George DR. Prevention: how the paradigm is shifting. J Prev Alz Dis 2014; 1(1): 51-55. www.jpreventionalzheimer.com.