Nouveaux critères diagnostiques

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Date de rédaction :
01 juillet 2014

« Alzheimer : un diagnostic plus simple et plus fiable », titre Sandrine Chauvard sur le site www.pourquoidocteur.fr (site santé du Nouvel Observateur). « Des chercheurs ont identifié des biomarqueurs qui permettraient de diagnostiquer quasiment avec certitude la maladie d’Alzheimer ».Elle rappelle qu’avec les critères actuels, « un tiers des patients sont diagnostiqués à tort ». Ce qui veut dire que les critères de diagnostic actuels (élaborés il y a huit ans par un groupe de travail international, l’Institut national du vieillissement américain et l’Association Alzheimer américaine) ne sont pas assez fiables, et que l’inclusion de patients dans les essais cliniques sur la base de ces critères est donc faussée.  Un groupe d’experts internationaux, mené par le Pr Bruno Dubois, du centre des maladies cognitives et comportementales à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière de Paris) publie une prise de position dans le journal Lancet Neurology : les critères de diagnostic de la maladie d’Alzheimer doivent être affinés. Le diagnostic peut être simplifié : il requiert la présence d’un phénotype clinique [caractère observable au lit du malade] typique ou atypique et d’un biomarqueur pathophysiologique cohérent avec la présence d’une pathologie de type Alzheimer. Les chercheurs proposent que les « biomarqueurs topographiques aval » [qui indiquent la localisation des lésions dans le cerveau une fois la maladie installée], comme un volume réduit de l’hippocampe, observé en résonance magnétique, ou une réduction du métabolisme du fluorodéoxyglucose, observé en tomographie par émission de positons (PET-scan), pourraient être utilisés pour la mesure et le suivi de la progression de la maladie. Des critères de diagnostic spécifiques s’appliquent aux formes atypiques de la maladie d’Alzheimer, aux formes mixtes impliquant également des déterminants vasculaires et aux stades précliniques de la maladie. Sandrine Chauvard rappelle que l’utilisation des biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien « est difficile en routine, car ils restent chers et nécessitent une ponction lombaire. Ils sont pour le moment réservés à la recherche, afin d’inclure dans les essais thérapeutiques des patients réellement atteints de la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’aux patients jeunes ou aux cas complexes. » Pour l’Agence fédérale d’information mutualiste (AFIM), le travail des chercheurs « vise d’abord à optimiser la recherche, en assurant une sélection fiable des participants aux essais cliniques. » Plusieurs journaux citent le Pr Dubois : « On est au bout du chemin, on arrive à l’essentiel, à quelque chose d’épuré, émanant d’un consensus international. Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer repose maintenant sur « un seul couple de critères clinico-biologiques pour tous les stades de la pathologie. »

Dubois B. Advancing research diagnostic criteria for Alzheimer’s disease: the IWG-2 criteria. Lancet Neurol 2014 ; 13(6) : 614-629. Juin 2014. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24849862. www.pourquoidocteur.fr, 1er juillet 2014. www.senioractu.com, 11 juillet 2014.