Marqueurs du liquide céphalo-rachidien : une forte variabilité dans la mesure
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Une étude multicentrique, menée auprès de cent vingt-six personnes vues par les centres mémoire néerlandais dans le cadre d’un programme d’assurance qualité, montre une forte variabilité dans la mesure des biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien. Une deuxième analyse de contrôle au sein du même laboratoire conduit à modifier la classification (normal vs anormal) dans un grand nombre de cas. Au sein du même laboratoire, cela concerne 26% des personnes pour la mesure du peptide bêta-amyloïde 1-42, 10% des personnes pour la mesure de la protéine tau totale et 29% des personnes pour la mesure de la protéine tau phosphorylée. Entre deux laboratoires différents, ces proportions sont respectivement de 12%, 1% et 22%. Une part importante de cette variabilité semble être expliquée par des variations de lot à lot des kits d’analyse immunologique utilisés pour la mesure quantitative des biomarqueurs. Les auteurs préviennent : « Cette variabilité a un grand impact sur le diagnostic de la maladie d’Alzheimer ou des décisions de traitement, ce qui suggère que nous devrions être prudents pour interpréter les résultats des analyses du liquide céphalo-rachidien, de toujours le faire dans un contexte clinique et en rapportant ces résultats à des références internes. De plus, il faut ajuster les seuils de mesure à l’âge, les niveaux de protéine tau augmentant avec l’âge. Pour le moment, ces observations restreignent l’indication de mesurer les biomarqueurs du liquide céphalo-rachidien dans les recommandations de diagnostic : cette mesure doit être complémentaire et non-obligatoire. » Avant que les biomarqueurs puissent être utilisés en pratique clinique courante, les analyses doivent être standardisées et harmonisées au niveau mondial.
Vos SJB et al. Variability of CSF Alzheimer’s Disease Biomarkers: Implications for Clinical Practice. PLoS One 2014 ; 9(6) : e100784. 24 juin 2014.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4069102/ (texte intégral).