Consultation fragilité
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Florence Bonté, médecin gériatre, responsable de l’hôpital de jour de réadaptation “mémoire et fragilités” à la Fondation hospitalière Sainte-Marie de Paris, déclare à l’occasion de la Journée mondiale Alzheimer : « 2014 est l’année de l’espoir. Pour la première fois, on a vu le nombre de patients commencer à baisser dans les pays développés. » Diverses mesures, dont le plan Alzheimer en France ainsi qu’en Grande-Bretagne et aux USA, l’encouragement des seniors à entretenir leurs facultés cognitives, à améliorer leur hygiène de vie, le dépistage des maladies cardiovasculaires…) et la création de plateformes d’évaluation des fragilités (à l’initiative du gérontopôle de Toulouse, dirigé par le Professeur Bruno Vellas) ont permis de proposer un plan plus ciblé. « La consultation fragilité de la Fondation Hospitalière Sainte-Marie s’adresse à des personnes de plus de soixante-cinq ans, même si en réalité il s’agit plutôt de personnes âgées de plus de soixante-quinze ans », explique le Dr Bonté. « Nous commençons par évaluer leurs cinq critères de risque. Elles sont considérées comme fragiles si elles cumulent au moins trois des risques suivants : leur niveau d’activité est inférieur à deux heures par semaine, elles ont récemment enregistré une perte de poids de 5% à 10 %, elles décrivent une sensation de fatigue subjective depuis au-moins six mois, elles ont une vitesse de marche ralentie (elles mettent plus de quatre secondes pour parcourir quatre mètres). Leur force enfin est mesurée par trois mesures successives. » Après la consultation, réalisée conjointement par un médecin gériatre et une infirmière, les patients bénéficient d’un plan d’action personnalisé dont l’objectif est de maintenir l’autonomie le plus longtemps possible. Grâce aux actions d’une équipe pluridisciplinaire (ergothérapeute, psychomotricien, orthophoniste, art thérapeute, musicothérapeute, ateliers en entreprises, mais aussi éducation thérapeutique (des patients comme des aidants), le patient et ses proches entrent dans un projet de soins personnalisé. » Pour la gériatre, « rencontrer les patients et leurs aidants très tôt est fondamental. Cela permet de limiter les situations de crise et d’agressivité, de resocialiser et faciliter les démarches d’accompagnement et de soins. Les aidants sont très isolés et ne comprennent pas toujours cette maladie, si difficile au quotidien ».
www.agevillage.com, 17 septembre 2014. Vellas B et al. Looking for frailty in community-dwelling older persons: the Gérontopôle Frailty Screening Tool (GFST).
J Nutr Health Aging 2013; 17(7): 629-631. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23933875.