La maladie du temps, de Fabrice Gzil (2)

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Date de rédaction :
25 septembre 2014

« L’un des préjugés les plus tenaces, relatif aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, est qu’elles ne sont plus les mêmes personnes que par le passé, voire que la personne individuelle et singulière qu’elles étaient a purement et simplement disparu sous l’effet de la maladie », rappelle Fabrice Gzil. « L’une des formes les plus dures de ce préjugé est l’assimilation – qui n’est pas rare – des personnes malades à des « morts sans cadavre », voire à des « morts vivants » ou à des « zombies ». Il n’est pas étonnant, dès lors, que les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée aient beaucoup moins accès aux soins palliatifs que d’autres catégories de malades. Cette inégalité de traitement, documentée aujourd’hui par de nombreuses d’études, n’est pas admissible. Parce qu’on se focalise sur les déficits au lieu d’être attentif aux capacités préservées, et parce qu’on réduit la subjectivité à la possession de facultés cognitives intactes, on s’imagine que les personnes malades ne ressentent ni douleur ni souffrance, qu’elles sont indifférentes à ce qui leur arrive, ainsi qu’à l’attention et à la sollicitude d’autrui. Il faut lutter contre ces préjugés et réaffirmer que les personnes atteintes d’une altération chronique et évolutive de leurs fonctions cognitives méritent, comme les autres, d’avoir accès à ce progrès que représentent les soins palliatifs. »

www.soin-palliatif.org/actualites/maladie-temps-sur-maladie, 26 septembre 2014.
Gzil F. La maladie du temps. Sur la maladie d’Alzheimer. Paris : Presses universitaires de France, 5 mars 2014. 72 p. ISBN 978-2-13-062143-0.
www.puf.com/Autres_Collections:La_maladie_du_temps._Sur_la_maladie_d’Alzheimer