Médicaments spécifiques : que se passe-t-il en cas d’arrêt soudain ?

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Date de rédaction :
17 février 2015

Les modalités d’arrêt des médicaments spécifiques de la démence (rivastigmine, donépézil, galantamine, mémantine) ne font pas l’objet d’un consensus, rappellent Laure Peyro Saint-Paul et ses collègues, du pôle de recherche et d’épidémiologie clinique du CHU de Caen et de l’hôpital de Carentan (Manche). Une étude a été menée auprès de trente-trois personnes vivant en établissement d’hébergement et traitées depuis au moins un an par ces médicaments.  Sur décision pluridisciplinaire, selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), les traitements ont été arrêtés soudainement ou poursuivis, et les personnes malades suivies pendant six mois. La réévaluation du traitement a conduit à vingt-deux arrêts et onze poursuites. Les motivations pour arrêter le traitement étaient une démence trop évoluée (48%), une absence observable de bénéfice thérapeutique (28%) et un traitement psychotrope associé trop lourd (24%). La modalité d’arrêt soudain n’a entraîné aucun syndrome de sevrage. La variation du score cognitif (MMSE-mini-mental state examination) à 6 mois était de -1.8/30 dans le groupe ayant arrêté le traitement et -2.2/30 dans le groupe l’ayant poursuivi. Un allègement des traitements psychotropes a été observé dans le groupe ayant arrêté le traitement Dans cette étude pilote réalisée en institution, les chercheurs concluent que la réévaluation conforme aux recommandations de la HAS a conduit dans deux cas sur trois à un arrêt de traitement des médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer, en suivant les recommandations de la HAS. Les effets indésirables de l’arrêt soudain des médicaments restent à étudier.

Saint-Paul LP. Arrêt soudain des médicaments spécifiques de la démence au stade modéré à sévère de la maladie d’Alzheimer en institution : étude pilote longitudinale descriptive. Thérapie, 16 février 2015. http://dx.doi.org/10.2515/therapie/2014217.