Pollution atmosphérique et risque de démence

Recherche

Date de rédaction :
18 avril 2015

Les études sur les risques environnementaux et la maladie d’Alzheimer sont rares. Une étude chinoise, menée par Yun-Chun Wu, de l’institut d’épidémiologie et de médecine préventive de l’Université nationale de Taïwan, portant sur neuf cents personnes, montre qu’une exposition élevée aux microparticules (plus de 49 microgrammes/mètre cube de particules de diamètre inférieur à 10 microns) ou à l’ozone (plus de 21 parties par million) est associée à un risque de survenue de maladie d’Alzheimer ou de démence vasculaire multiplié par un facteur 4.

Aux Etats-Unis, une étude multicentrique coordonnée par Mary Mittleman, du centre médical Beth Israel Deaconess de Boston (hôpital universitaire de Harvard), auprès de neuf cents personnes âgées en moyenne de soixante-huit ans, montre qu’une exposition quotidienne à 11 microgrammes de particules fines (<2.5 microns) par mètre cube d’air est associée à des micro-accidents vasculaires cérébraux, observables en imagerie, dans 14% des cas. Une augmentation de 2 microgrammes/mètre cube est associée à un risque d’AVC silencieux accru de 37%. Ces micro-lésions cérébrales ne sont pas suffisamment sévères pour qu’il y ait des symptômes observables. Mais cette étude a des limites : l’association entre la pollution atmosphérique et le risque de micro-lésions cérébrales n’est plus significative chez les personnes atteintes de diabète. « Globalement, cette étude montre certaines preuves d’une association entre une mesure de pollution de l’air et des accidents vasculaires silencieux, mais ses résultats doivent être confirmés dans d’autres études. Il n’est pas non plus possible de conclure que la pollution atmosphérique soit la cause d’une altération directe du cerveau », tempèrent les services nationaux de santé britanniques.

Wu YC et al. Association between air pollutants and dementia risk in the elderly. Alzheimers Demen, mai 2015. www.dadm.alzdem.com/article/S2352-8729(15)00045-7/pdf (texte intégral). www.nhs.uk/news/2015/04April/Pages/Air-pollution-linked-to-shrunken-brains-and-silent-strokes.aspx, 24 avril 2015. Wilker EH et al. Long-term exposure to fine particulate matter, residential proximity to major roads and measures of brain structure. Stroke 2015; 46(5):1161-1166. Mai 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25908455.