Le pari de l’improvisation (2)

Société inclusive

Date de rédaction :
13 juin 2015

Une vingtaine de personnes participent à la pièce de théâtre, en préparation depuis des mois. C’est une succession de petits tableaux dans lesquels deux à trois participants interviennent. Les animateurs les font réagir. Ils leur parlent de ce qu’ils aiment, témoigne le journaliste Didier Albin, de L’Avenir. « Un dialogue s’instaure. Le résultat est imprévisible et évolue selon l’humeur, les circonstances», explique Laurence Constant, du centre d’action laïque. « Une dame m’a confié qu’elle avait été bouleversée par la prestation de sa maman qu’elle croyait complètement éteinte », rapporte Patricia Scorneau, référente Alzheimer du CPAS. « Nous avons en nous des ressources extraordinaires. Ce projet permet de les faire remonter à la surface pour les exploiter. » Pascale et Greta assistent pour la première fois à la représentation. « Un de nos proches souffre de la maladie, disent-elles. Nous avons entendu parler de cette activité. Nous sommes venues la découvrir pour voir en quoi elle pourrait améliorer le bien-être de notre parent, le mettre en confiance. » Augusta est la première à entrer en scène. Elle donne des conseils vestimentaires pour se rendre au palais en visite chez le Roi. « Parfois, ce sont des astuces de couture, une chanson, l’éducation des enfants, la cuisine… Il faut prendre le temps de parler avec les personnes pour voir quand leur regard se met à pétiller. Notre histoire, notre vécu conditionnent nos souvenirs et nos centres d’intérêt.» Le spectacle mobilise beaucoup d’énergie, de moyens (de déplacement notamment), de personnel, mais il est fantastique. Il suscite l’émotion et le vrai bonheur. En plus de parvenir à ses fins thérapeutiques, conclut Didier Albin. Stéphanie Gosek, directrice du centre d’action laïque, rappelle : « nous poursuivons, entre autres missions, d’amener les personnes vers plus d’autonomie. C’est évidemment le cas ici, avec ces beaux moments de brillance dans le contexte plus sombre de la maladie. » « Le rire, c’est le langage universel qui dépasse tous les handicaps, toutes les maladies », écrit Sébastien Gilles, de L’Avenir.