Souvenirs de football (1)
Société inclusive
« On dit que dans les dernières années de sa vie, le grand attaquant de football hongrois Ferenc Puskás ne réagissait plus que pour manger des friandises, et n’esquissait un sourire que lorsqu’il recevait dans sa maison certains de ses vieux compagnons de vestiaire, mais sans savoir pourquoi il riait. Son retour en enfance était un symptôme de plus d’une détérioration de ses capacités cognitives provoquée par Alzheimer. Puskás est mort en 2006 après plusieurs années de souffrance. “J’aime le football, peut-être plus que la vie” fut l’une de ses plus célèbres phrases, et c’est peut-être ce qui a inspiré une expérience de l’Université autonome de Barcelone, qui essaye de démontrer que le football est un outil très efficace pour aider les patients atteints de dégénérescence cognitive », ainsi que l’écrit Diego Barcala dans la revue sportive espagnole Líbero, qui vient de lancer un projet journalistique original : quatre numéros spéciaux servent de support à une expérience thérapeutique auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. « Des personnes incapables de se souvenir du nom de leurs enfants récitent, sans une erreur, la composition d’une équipe de onze joueurs qui date de quarante ans. “Les mauvaises choses, je les oublie, je ne me souviens que des bonnes”, résume l’un des patients avec lesquels travaille la Fondation catalane Salut i envelliment (santé et vieillissement). “La maladie d’Alzheimer efface la mémoire mais elle n’efface pas la passion pour le football, ni les émotions, et c’est cela que nous souhaitons récupérer par le biais de cette thérapie de la réminiscence”, explique Laura Coll, le médecin qui dirige le projet avec la psychologue Sara Doménech. « La thérapie aide à engendrer un impact émotionnel positif, pour permettre au patient de se sentir comme s’il était à la maison ». Avec des photographies d’époque, des discussions avec d’anciens professionnels, des vidéos et des objets, « on parle de football », on « aide ceux qui sont atteints de démence à retrouver leurs souvenirs”, on “les stimule avec des conversations de groupe », ce qui permet d’améliorer « leur forme par le biais d’ateliers qui leur plaisent », insiste Sara Doménech.
www.cahiersdufootball.net/article-le-football-contre-alzheimer-5925, 30 juin 2015. https://fr.sports.yahoo.com/news/football-permet-lutter-contre-alzheimer-141843610–spt.html,www.20minutes.fr/sport/football/1642867-20150630-quand-football-permet-lutter-contre-alzheimer,30 juin 2015.
http://futbolvsalzheimer.revistalibero.com/#revistas, juin 2015.