Le bonheur plus fort que l’oubli, de Colette Roumanoff (2)
Société inclusive
« Il faut réaliser à quel point Alzheimer change toutes les priorités », écrit Colette Roumanoff. « C’est comme un état de guerre ou de catastrophe naturelle, on est amené à faire spontanément des choses étonnantes. Si l’on est assiégé, on peut manger des rats ou de l’herbe. C’est une question de survie. La bonne humeur quotidienne est juste une question de survie. Si on le comprend et si on réalise à quel point c’est une priorité, on trouvera en soi les ressources nécessaires pour faire vivre la bonne humeur. Le ressentiment n’a pas droit de cité, les récriminations non plus. Le seul comportement qui peut passer sans encombre le portail de la pathologie, c’est la bonne humeur. Ce n’est rien de dire qu’elle est devenue obligatoire, elle est indispensable dans tous les gestes de la vie. Il y a un jeu d’enfant où, si l’on approche de la cachette, on vous met sur la voie en disant : “c’est chaud, ça brûle” et “ça refroidit” ou encore “c’est glacé” dans le cas contraire. Ici c’est la même chose, on sait tout de suite où l’on se trouve, si on est sur la bonne voie ou si l’on fait fausse route. Il suffit de regarder le patient, son visage, son regard, son attitude corporelle et de l’écouter quand il parle. Et pour pouvoir l’écouter, il faut savoir s’écouter soi-même. C’est la capacité que l’on a à ressentir ses sensations physiques et émotionnelles qui va nous permettre de les ressentir et de les reconnaître chez l’autre. »
Roumanoff C. Le bonheur plus fort que l’oubli. Neuilly-sur-Seine : Michel Lafon. 10 septembre 2015. 256 p. ISBN : 978-2-7499-2557-8. www.michel-lafon.fr/livre/1616-Le_bonheur_plus_fort_que_l_oubli_-_Comment_bien_vivre_avec_Alzheimer.html.