Auréole et ingratitude

Société inclusive

Date de rédaction :
22 août 2015

La comédienne et metteur en scène Colette Roumanoff, qui aide au quotidien son mari Daniel, atteint de la maladie d’Alzheimer, écrit sur son blog : « l’ingratitude est ce qui blesse le plus durement les aidants : “Il ne se souvient même pas de tout ce que j’ai fait pour lui, combien de fois je me suis levée la nuit pour changer ses draps, combien de fois il m’a réveillée… quel ingrat ! Aujourd’hui, il me menace !” » Ainsi le désir d’aider se transforme illico en ressentiment. Ce qu’on reproche à l’ingrat, c’est justement le ressentiment qu’il exprime sans retenue et quelquefois avec virulence. C’est ressentiment contre ressentiment. Dans une relation minée par le ressentiment réciproque une étincelle suffit à mettre le feu aux poudres. Quelquefois surgit des profondeurs une image de sainteté et l’aidant sent autour de sa tête pousser une auréole : « face à tant d’ingratitude, je me sacrifie, je suis humiliée, je ne reçois que des reproches. L’auréole tient à distance le ressentiment de l’aidant. Un certain temps. »