Infantilisation

Société inclusive

Date de rédaction :
22 août 2015

Annie de Vivie reconnaît qu’il est « difficile d’infantiliser des personnes solides, revêches, autoritaires. Mais que n’entendent-elles pas dans la rue, dans le bus, chez le médecin : “Après vous ma petite dame, mon bon monsieur !”, “On a apporté sa petite ordonnance, sa petite radio ?”, “Elle a bien pris ses petits médicaments” … Les vieux, ça devient vite petits, fragiles, incapables… et asexués. Quand ils entrent en maison de retraite, ils perdent toute intimité car les autres (professionnels, familles) toquent certes à leur porte, mais sans attendre leur réponse, ils entrent quand même. Impossible de se sentir chez soi. Et difficile d’accueillir ces intrus avec le sourire. Et puis, si l’on veut prendre son petit-déjeuner à 11h30 parce que l’on a discuté jusqu’à “pas d’heure” avec la veilleuse de nuit ? Pourquoi pas ? Les résidents dorment dans un lit de quatre-vingt-dix centimètres de large, autant dire que les câlins ne seront pas renversants ! Et quand une relation extra-conjugale apparaît, chacun y met son grain de sel, voire son interdiction (notamment les enfants). On comprend le désarroi des proches quand il s’agit d’accompagner un parent qui s’affaiblit, se fragilise, tombe malade et, le plus difficile, change de personnalité, perd la tête, la mémoire. » Pour Annie de Vivie, « le désir est présent jusqu’au bout de la vie » : « l’amour, toujours l’amour. Peut-être pas les ébats sportifs des jeunes années (et encore), mais la tendresse, les câlins, la validation de notre existence dans les yeux d’un autre. »

www.agevillage.com, 2 septembre 2015.