Domiciles partagés
Société inclusive
Un dispositif original d’hébergement dédié aux personnes âgées souffrant de troubles cognitifs : les « domiciles partagés », est particulièrement répandu dans le Morbihan, rappelle Hervé Villet, adjoint au responsable de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Ce type de structure se situe entre le domicile et l’établissement d’hébergement. L’initiative est née au début des années 1990, sous l’impulsion de familles à la recherche de modes d’hébergement alternatifs. Des communes rurales s’y sont intéressées. Il existe aujourd’hui quarante-quatre domiciles partagés dans le département. Ils accueillent chacun huit résidents en colocation dans des locaux construits spécialement à cet effet, comprenant des espaces privés personnalisés et des espaces partagés. L’association Assap-Clarpa intervient dans quarante domiciles partagés comme service d’aide à domicile mandataire. Sept auxiliaires de vie spécifiquement formés sont affectés à chaque site, de façon à assurer une présence vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sa directrice, Véronique Tardres, explique : « l’animation est basée largement sur la participation des résidents aux activités de la vie quotidienne. D’autres interventions s’ajoutent, à la demande : massage, détente, gymnastique douce, musicothérapie. Il ne s’agit pas d’un établissement médico-social, et il n’y a pas de forfait dépendance. Les résidents ont donc à leur charge la rémunération des auxiliaires de vie, un loyer modique et des frais domestiques. Ils peuvent percevoir l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) à domicile et l’APL (aide personnalisée au logement). En l’absence d’habilitation à l’aide sociale, ce dispositif ne peut pas s’adresser à des personnes sans ressources. Les avantages du dispositif sont une atmosphère plus familiale qu’institutionnelle et un fort engagement du personnel. Les domiciles partagés ont pour objectif d’accueillir les personnes jusqu’en fin de vie et, dans les faits, 60% des résidents décèdent au domicile partagé. Toutefois, le manque de structures ambulatoires en soins palliatifs dans le département est un facteur limitant. En outre, ce mode d’hébergement nécessite, face aux problèmes de santé, une proximité et une bonne implication des familles, ainsi qu’une densité locale suffisante de professionnels de santé et une capacité adéquate des services de soins à domicile. Le dispositif, intégré au schéma gérontologique départemental, s’enrichira de nouvelles implantations à l’horizon 2016-2017. »
Castel-Tallet MA (coord.). Établissements d’hébergement entièrement dédiés aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer 2015 ; 38. Septembre 2015. www.fondation-mederic-alzheimer.org/Nos-Travaux/La-Lettre-de-l-Observatoire(texte intégral).