Plaisir et vieillissement chez les personnes âgées
Société inclusive
Depuis quelques années, les concepts de « vieillir en santé » (healthy aging), de « vieillissement réussi », de vieillissement à « haut niveau de fonction » ou de « bien vieillir », sont fréquemment cités. Toutefois, le modèle du « bien vieillir » n’a pas de définition consensuelle, même si de nombreux auteurs s’accordent sur l’importance du maintien des réserves fonctionnelles, physiques, psycho-cognitives et du lien social. Dans ce contexte de « bien vieillir » culturel, quelle peut-être l’influence du vieillissement sur la notion de plaisir ? s’interrogent Philippe Denormandie, directeur de l’Institut du Bien vieillir du groupe Korian, et des experts des Hospices civils de Lyon et des CHU de Reims et de Montpellier. Une enquête a été menée par l’IPSOS auprès de deux groupes : mille personnes âgées de plus de soixante-cinq ans et mille personnes âgées de quinze à soixante-quatre ans. « L’étude révèle de réelles différences entre ce que les Français perçoivent et ce que les seniors vivent réellement. Dans l’imaginaire collectif, il devient difficile de se faire plaisir à partir d’un certain âge. C’est essentiellement via l’existence d’un lien social que les seniors vivent encore des moments de plaisir. » L’analyse en composantes principales révèle cinq groupes ayant différents modèles de représentation du plaisir : les « grands-parents connectés », les « grillons du foyer », les « adeptes des petits plaisirs », les « hédonistes pressés », et les « exclus en rupture de lien social. » Si le vieillissement peut être mal vécu pour près d’un Français sur cinq, pour la grande majorité des personnes âgées de plus de soixante-cinq ans, la vie est source de plaisir. 28% déclarent qu’elles vivront encore beaucoup de moments de plaisir et 45% qu’elles en vivront encore.
Denormandie P et al. Plaisir et vieillissement chez les plus de 65 ans. Soins gérontologie 2015 ; 115 : 37-42. Septembre-octobre 2015.