« Comprendre des choses pour lesquelles il n’existe même pas de mots »

Société inclusive

Date de rédaction :
20 février 2016

LuAnne Anderson était chargée d’affaires au département des langues modernes à l’Université du Nebraska à Lincoln (Etats-Unis). En 2010, elle s’est arrêtée de travailler alors qu’elle avait des difficultés à lire son courrier électronique. Les mots avaient toujours du sens, mais pas les phrases. Elle avait cinquante-cinq ans quand on lui a annoncé son diagnostic de démence sémantique. Il y a un an, après une série d’épisodes maniaco-dépressifs, elle est entrée en établissement. Son mari Brad écrit des poèmes. « C’était une façon de comprendre des choses pour lesquelles il n’existe même pas de mots. » Ces textes, écrits d’abord pour lui-même, ont plu à d’autres aidants. Il en a fait un recueil pour lever des fonds. Il va voir LuAnne trois ou quatre fois par semaine, et dîne avec elle. Les seuls mots qu’elle sait encore dire sont « Oh gosh! » (« Oh mon Dieu ! »). Brad écrit : « Je suis avec elle/Je lui rends visite pour passer du temps en sa présence/Pour être avec la part de moi que je laisse en elle/Quand elle me regarde et me demande : “qui êtes-vous ?” »