« Vous voulez que je vous parle de ma santé ? Je ne sais pas. »
Société inclusive
« Quand il s’agit de s’exprimer sur sa santé, les mots arrivent avec difficulté car cela ne va pas de soi. Les aidants interviewés manifestent une plus grande facilité à parler de leur proche », explique l’Association française des aidants, qui a mené des entretiens téléphoniques auprès de deux cents aidants. Comment vont réellement ces femmes et ces hommes au bout du fil ? C’est au fur et à mesure des échanges que les mots « fatigue », « stress », « lourdeur » arrivent, mais une gêne rend difficile la liberté de ton des aidants car ce sont « des maux communs, que tout le monde a, ce ne sont pas de graves problèmes de santé ». Si les difficultés sont évidentes, elles ne sont pas exprimées librement : elles sont réduites, minimisées, masquées car il faut « supporter, tenir le coup ». Le regard porté par ces aidants sur leur santé est très dur : ils n’ont pas le droit d’aller mal ou moins bien que leur proche. Souvent leurs ressources sont considérablement diminuées, l’entourage se raréfie et « l’univers autour se rétrécit ». Le rythme de vie est soutenu entre vie familiale, professionnelle et relation d’aide. Il n’y a plus de projet, « c’est au jour le jour ». Et la phrase clé est : « je n’ai pas le temps ! »
Association française des aidants. Rapport d’observation et d’analyse. Les proches aidants : une question sociétale. Accompagner pour préserver la santé. 8 mars 2016. http://aidants.fr/images/La_sant%C3%A9_des_aidants_-_Rapport_final_2016_-_Ass._Fr._Aidants.web.pdf (texte intégral).