Michaëlle en sacrament, d’Hervé Baillargeon.
Société inclusive
« Apparues il y a une décennie, les webséries (mini-fictions diffusées sur Internet) s’affirment et s’affinent au fil des ans », souligne Hélène Rochette, de Télérama, qui a sélectionné Michaëlle en sacrament, une série canadienne de cinq épisodes de quatre à sept minutes. « Sacrament ! est le juron préféré de Michaëlle, une Québécoise trentenaire qui aime la bière, la fête et les garçons. C’est justement par ce cri du cœur blasphématoire qu’elle accueille la venue impromptue de sa grand-mère, domiciliée chez elle pour quelques jours, car la génitrice de Michaëlle a filé à l’anglaise pour s’offrir une « retraite de yoga silencieux ». Perdue entre cigarettes, beuveries et désespoir racinien, la jeune femme, brasseuse de bière de son état, découvre que la maladie d’Alzheimer de son aïeule s’est considérablement aggravée. Désemparée, elle va tout tenter pour éviter à la vieille dame une hospitalisation forcée dans un centre spécialisé. » Hélène Rochette écrit : « Tissé d’échanges furtifs entre une mamie à l’esprit évanescent et sa petite-fille un peu paumée, ce feuilleton décalé jette un regard tendre et poétique sur la maladie d’Alzheimer. Ennoblie par des comédiennes complices, Catherine Bégin (aujourd’hui disparue) et Gabrielle Forcier, la série fait jaillir des élans burlesques dans les égarements d’une vieillesse en capilotade. Déplacée avec méticulosité et inventivité, la caméra cerne les héroïnes au plus près, esquissant un poignant pas de deux, plein de fragilité. Quand l’impétuosité de l’une se frotte aux élucubrations oiseuses de la seconde, des étincelles de malice et d’émotion surgissent. »