« Me laisser choisir ce que je peux encore »
Société inclusive
« Il y a la douleur de me sentir effacé quand je ne comprends pas et que l’on me dit : “c’est pas grave”, au lieu d’avoir la patience de prendre le temps de me ré-expliquer. Alors je me sens inutile, et comme ne faisant plus partie du monde, de votre monde », ajoute le Dr Blanchard. « On peut se passer de moi jusque dans les petites choses de la vie. Il y a aussi les petites vexations, comme ce chauffeur de bus qui me prend pour un idiot car je n’arrive pas à trouver très vite le sens pour valider ma carte. Si je suis déjà fragile, alors c’est très douloureux, mais si je me sens bien cela me fait sourire, c’est lui l’idiot qui ne me voit pas comme je suis, mais juste une petite partie de moi. Pour moins souffrir, j’ai besoin d’un avenir confiant, où je sais qu’on prendra soin de moi sans me traiter comme un objet, car je n’arrive plus à dire ce qui me blesse. Sans me priver de ma liberté et en me laissant choisir ce que je peux encore, ou si vous le faites pour moi, que ce soit avec bienveillance et respect de ma personne. »
France Alzheimer et maladies apparentées. Contact, octobre 2016.