« On ne me regarde pas comme je suis aujourd’hui, mais comme on pense que je serai demain »

Société inclusive

Date de rédaction :
24 septembre 2016

Médecin, Philippe Blanchard, âgé de soixante-deux ans, vit avec la maladie d’Alzheimer depuis trois ans. Il déclare : « pour continuer à vivre, il faut oublier le plus possible le diagnostic. La brutalité de son annonce. Oublier que l’on va parler de moi en utilisant les mots “atteint de démence”. Ces mots me condamnent, ils oublient qui j’ai été, ils oublient qui je suis, ils oublient que je suis une personne. Le pronostic rajoute à la douleur et à la souffrance. Il ne faut pas que l’extrême fin de la maladie assombrisse mes jours. On arrive à vivre en sachant que l’on est mortel, il faut que je puisse vivre en sachant que je suis malade. Parfois, c’est difficile, et le regard posé sur moi ne m’y aide pas. Souvent, ce regard est blessant, quand il n’est pas rabaissant. On ne me regarde pas comme je suis aujourd’hui, mais comme on pense que je serai demain. Il y a la peur de l’avenir pour moi et pour ma famille. » 

France Alzheimer et maladies apparentées. Contact, octobre 2016.