Troubles du comportement : impact de la méthode Carpe Diem

Société inclusive

Date de rédaction :
25 novembre 2016

À l’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) La Mémoire des ailes à Marcheprime (Gironde), huit résidents sur dix sont atteints de pathologies neurodégénératives. Différents “troubles du comportement” épuisaient les soignants. Le personnel a été formé à l’approche Carpe Diem, développée par la Québécoise Nicole Poirier. Une analyse approfondie de ces situations critiques assortie d’une vision positive des capacités des personnes accueillies a changé la donne. Les équipes pluridisciplinaires, emmenées par la direction, le médecin coordonnateur, l’infirmière référente, analysent maintenant chaque situation complexe avec la méthodologie enseignée. Les différentes causes possibles sont explorées sans tabous tout comme les attentes, besoins, difficultés, douleurs… Une ou plusieurs solutions sont ensuite proposées, testées puis évaluées. Le médecin coordonnateur est aussi le médecin traitant des résidents. Il a étudié l’impact des formations Carpe Diem sur le comportement de vingt-huit résidents des unités protégées (la moitié des résidents de l’établissement) avec l’échelle NPI-ES (inventaire neuropsychiatrique, version pour équipe soignante). Il estime que ces formations « permettent le partage d’une même vision, l’acquisition de compétences, des capacités d’agir avec constance, de manière cohérente, de créer un climat agréable, de développer un partenariat avec les familles et d’accompagner en respectant un certaine “démocratie”, où chaque professionnel participe aux décisions quant à l’accompagnement des personnes qui présentent des troubles du comportement. Il constate une nette amélioration du score neuropsychiatrique (de 23.7 avant la formation des professionnels à 9.6 après la formation), concernant l’agitation, l’agressivité, l’apathie, l’irritabilité, les troubles du sommeil, le comportement alimentaire et l’euphorie. Le retentissement sur les professionnels est lui aussi fortement amélioré. « Ce travail original ne répond certes pas aux exigences d’une étude scientifique mais il témoigne de résidents mieux pris en soin, de professionnels soignants plus à l’aise », et d’une démarche portée par la direction dans un EHPAD accueillant des résidents aux pathologies lourdes, écrit Annie de Vivie, d’Agevillage.

www.agevillagepro.com, 12 décembre 2016.