Break Free, d’Eugen Merher

Société inclusive

Date de rédaction :
17 décembre 2016

Eugen Merher, étudiant de vingt-six ans en deuxième année de régie publicitaire à l’École supérieure de cinéma de Ludwigsburg (Allemagne) a créé un clip vidéo d’une minute et demie, intitulé Break Free (Evade-toi), inspiré à la fois d’Un vol au-dessus d’un nid de coucou (Miloš Forman, 1975) et de Forrest Gump (Robert Zemeckis, 1994). Le film met en scène un ancien marathonien, atteint de la maladie d’Alzheimer et vivant en maison de retraite. Il regarde tristement par la fenêtre une personne qui court. La découverte de ses vieilles chaussures Adidas, lui donne la motivation de s’enfuir. Il les chausse et se met à courir dans les couloirs de l’établissement, en cherchant la sortie. Cela n’est pas du tout toléré par le personnel de la maison de retraite. Une course-poursuite s’engage. Ce n’est que par la force que les soignants arrivent à contenir le vieil homme. Une infirmière finit par cacher les chaussures dans un placard. Mais les autres résidents trouvent de l’espoir dans cette tentative d’évasion, et décident d’aider leur voisin. Un résident en fauteuil roulant lui rapporte les précieuses chaussures. Au final, c’est une haie d’honneur de résidents qui le protège et lui permet d’accomplir son rêve : sous les acclamations, le vieil athlète s’échappe de la maison de retraite. Sur les réseaux sociaux, la vidéo a été vue plusieurs millions de fois, davantage que certaines publicités officielles d’Adidas. « Un synopsis sobre et efficace qui a créé la surprise au siège de la marque, qui s’est empressée de le contacter et de lui proposer un stage au service marketing et publicité. » Jan Lindenau, du quotidien allemand Die Welt, demande au jeune réalisateur : « pourquoi les hommes âgés, qui sont encore joyeux malgré l’approche de la mort, fascinent-ils autant les publicitaires ? » Eugen Werber répond : « les tendances se font et se défont, comme toujours. J’ai un lien personnel avec ce thème : un de mes parents éloignés est mort l’an dernier. Il avait quatre-vingts ans, mais il était encore très jeune dans sa tête. Je n’étais pas très à l’aise avec les vieilles personnes quand j’étais enfant, comme je l’étais avec ceux de mon âge. Mais mon regard a changé. Ce vieil homme s’intéressait au basket-ball, était au courant de l’actualité, on pouvait s’entretenir avec lui comme avec un copain. Ce contraste m’a beaucoup inspiré. »