« Ce n’est plus un être humain, ça devient un truc »

Société inclusive

Date de rédaction :
14 janvier 2017

Madeleine Lemaître était la mère d’Alain Souchon. « À soixante-quinze ans, elle chantait encore du rap. Elle qui, pour faire bouillir la marmite, s’était à une époque mise à écrire des romans pour la collection Harlequin, était une femme cultivée, lettrée. Capable de réciter des poésies par cœur. Et puis la maladie l’avait rattrapée… Et le diagnostic était tombé : Alzheimer ». Dans le magazine Gala, Alain Souchon, qui chante depuis plusieurs années avec son fils Pierre et d’autres artistes pour soutenir la recherche sur la maladie d’Alzheimer auprès de la Fondation IFRAD pour la recherche sur Alzheimer, livre une vision très négative de ce qu’il a vécu : « ma mère était fort âgée et cela accompagne souvent la grande vieillesse. On fait vivre les gens beaucoup plus longtemps, le corps va plus loin, mais souvent l’esprit ne suit pas. Alors ça se mélange un peu avec la sénilité. Mais avec Alzheimer, s’ajoute de la méchanceté et de l’agressivité vis à vis des autres. Moi j’avais été très atteint de voir ma mère comme ça. » Il ajoute : « quelqu’un qui perd la tête, un être humain qui n’a plus sa mémoire, ses activités intellectuelles, ce n’est plus un être humain, ça devient un truc… C’est très très dur… ». « Pierre Souchon, son fils aîné, a aussi souffert de voir sa grand-mère diminuer ainsi », écrit Geneviève Cloup, de Gala. « Il y a quelque chose de perdu dans le regard qui est assez bouleversant », dit Pierre. De nombreux médias ont relayé ces propos.